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Révélations de l'inachèvement

Par BONNEFOY, YVES
978-2-402-61352-1
(9782402613521)

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978-2-402-28019-8
(9782402280198)
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La contemplation du Carton de Londres de Léonard de Vinci, La Vierge et l’Enfant avec saint Jean-Baptiste et sainte Anne, incite l’analyste à rechercher ses effets inducteurs sur les fantasmes inconscients de qui le regarde. D’une exceptionnelle beauté, l’œuvre rappelle irrésistiblement La Vierge, sainte Anne et l’Enfant du Louvre, sujet de la célèbre étude de Freud, Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci. Ce fusain, qui ne donnera jamais naissance à une œuvre peinte, comporte des traces significatives d’inachèvement. A ce titre, il aurait dû retenir l’attention de Freud qui se proposait précisément d’éclairer les raisons des inhibitions tant artistiques que sexuelles de Léonard. Or l’examen du Carton sans postérité permet de penser que l’inhibition, en ce cas, s’expliquerait parce que l’œuvre en dirait trop sur les structures subjectives et, tout particulièrement, sexuelles, du peintre. Le Carton illustre ce que Freud expose sur les théories sexuelles infantiles ; le regard d’André Green restitue ici au fusain toute sa valeur esthétique et sa force symbolique. Freud est passé à côté de ce qui aurait pu servir sa démonstration, tandis qu’il devait gravement se compromettre par des erreurs incompréhensibles. Ainsi Léonard, en abandonnant le Carton inachevé, laisse penser qu’il a pu le désavouer ; et Freud, en se trompant sur le souvenir, donne à ceux qu’il veut convaincre des raisons de discréditer ses thèses sur Léonard et, par extension, de désavouer la psychanalyse. Tel est le risque pris par tous ceux qui approchent de trop près une vérité qui ne peut, même affirmée, qu’être suggérée : celui qui réussit à son insu à la représenter trop clairement se détourne de ce qu’il pressent avoir dévoilé, qui aurait dû rester recouvert, et celui qui, l’ayant découverte en pensée, la rencontre figurée, recule devant sa matérialisation comme devant une « réalisation hallucinatoire du désir », trop belle pour être crue.
La contemplation du Carton de Londres de Léonard de Vinci, La Vierge et l’Enfant avec saint Jean-Baptiste et sainte Anne, incite l’analyste à rechercher ses effets inducteurs sur les fantasmes inconscients de qui le regarde. D’une exceptionnelle beauté, l’œuvre rappelle irrésistiblement La Vierge, sainte Anne et l’Enfant du Louvre, sujet de la célèbre étude de Freud, Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci. Ce fusain, qui ne donnera jamais naissance à une œuvre peinte, comporte des traces significatives d’inachèvement. A ce titre, il aurait dû retenir l’attention de Freud qui se proposait précisément d’éclairer les raisons des inhibitions tant artistiques que sexuelles de Léonard. Or l’examen du Carton sans postérité permet de penser que l’inhibition, en ce cas, s’expliquerait parce que l’œuvre en dirait trop sur les structures subjectives et, tout particulièrement, sexuelles, du peintre. Le Carton illustre ce que Freud expose sur les théories sexuelles infantiles ; le regard d’André Green restitue ici au fusain toute sa valeur esthétique et sa force symbolique. Freud est passé à côté de ce qui aurait pu servir sa démonstration, tandis qu’il devait gravement se compromettre par des erreurs incompréhensibles. Ainsi Léonard, en abandonnant le Carton inachevé, laisse penser qu’il a pu le désavouer ; et Freud, en se trompant sur le souvenir, donne à ceux qu’il veut convaincre des raisons de discréditer ses thèses sur Léonard et, par extension, de désavouer la psychanalyse. Tel est le risque pris par tous ceux qui approchent de trop près une vérité qui ne peut, même affirmée, qu’être suggérée : celui qui réussit à son insu à la représenter trop clairement se détourne de ce qu’il pressent avoir dévoilé, qui aurait dû rester recouvert, et celui qui, l’ayant découverte en pensée, la rencontre figurée, recule devant sa matérialisation comme devant une « réalisation hallucinatoire du désir », trop belle pour être crue.

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