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Études françaises. Vol. 49 No. 1, 2013

Par Toma, Cosmin
978-2-7606-4145-7
(9782760641457)

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Le xviiie siècle constitue un moment charnière dans l’histoire du roman français. Des mémoires fictifs au récit sentimental, en passant par le roman épistolaire, le genre se diversifie en affirmant de plus en plus son ancrage dans l’expérience des lecteurs[2]. Libérés des alibis épiques ou historiques qui freinaient encore leurs devanciers baroques et classiques, les romanciers procèdent à une exploration systématique des possibles formels ou thématiques de la fiction romanesque. L’expansion du lectorat et l’émergence de nouvelles médiations éditoriales (publications sérielles, collections) donnent lieu à ce que certains historiens ont identifié à une révolution de la lecture du roman, dont témoigne entre autres le célèbre Éloge de Richardson de Diderot[3] : inspirés par la Clarissa de Richardson ou La nouvelle Héloïse de Rousseau, les lecteurs de l’époque revendiquent une lecture que dominent la sensibilité et la subjectivité[4]. Ce double mouvement d’élargissement — de la forme romanesque et de son public — s’accompagne par ailleurs d’une importante réflexion théorique : plus que jamais le roman ne fait l’objet de discours, de débats, de discussions de plus ou moins grande ampleur. Dans sa cinquième édition (1798), le Dictionnaire de l’Académie française peut ainsi prendre acte de la réflexion romanesque développée depuis un siècle, et opérer une première variation dans la définition du terme « roman », qui était resté identique depuis 1694. Le roman cesse alors d’avoir pour contenu exclusif la matière « romanesque » des « aventures fabuleuses, d’amour, ou de guerre » ; il offre aussi au lecteur « des fictions qui représentent des aventures rares dans la vie, et le développement entier des passions humaines[5] ». Cette affirmation du roman et de sa lecture, cette reconnaissance de son pouvoir et de sa valeur exploratoires, rendront possible la légitimation du genre dans la première moitié du xixe siècle.

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