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Philosophie et musique contemporaine

Par PARROCHIA, DANIEL
978-2-87673-688-7
(9782876736887)

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La musique, en tout cas la classique – nous ne le cachons pas –, est morte. Tout comme l’art – en tout cas l’art classique – est mort. Mais il y a plusieurs manières de mourir pour l’art – et donc pour la musique. L’une est de se voir progressivement substituer son propre négatif autodérisoire, dont la fonction (ludico-critique) est alors d’exhiber ce que nous ne voulons ni voir ni entendre. L’autre est de mourir à la mode hégélienne, celle qui consiste à se conserver tout en se dépassant, c’est-à-dire à se «sublimer». Toutefois, une exception se fait jour. À côté des dérélictions faciles et de la sublimation diffuse et partout répandue qui fait de l’art d’aujourd’hui un «art à l’état gazeux», il est encore permis de trouver dans la musique, si l’on peut ainsi s’exprimer, un noyau solide : les œuvres majeures du xxe siècle – celles qui relèvent du «nouvel esprit musical» – pointent en direction d’une théorie axiomatique des espaces sonores, dont les chercheurs explorent des modèles possibles. L’existence de cette musique «nouménale» nous a semblé pouvoir inspirer une nouvelle philosophie. Car, si l’art (classique) est mort, la philosophie (traditionnelle) ne peut pas vivre encore bien longtemps, sinon de cette vie de mort-vivant qui est celle de l’art (classique). Nous lui avons cherché un avenir plus heureux, qui la fît échapper à la pétrification muséale comme à la dégénérescence communicationnelle. Mais dans une époque où, pour parler le langage du xixe siècle, la participation de l’activité de l’individu à l’«œuvre totale de l’esprit» s’est désormais réduite à rien ou presque, nous ne pouvons guère nous bercer d’illusions. La philosophie, aujourd’hui délocalisée (à l’image des entreprises multinationales et des produits esthétisés qu’elles fabriquent), est probablement déjà, elle aussi, à l’état gazeux. Nous avons tenté, très modestement, de refroidir si peu que ce soit cette transparente vapeur, d’amorcer, si possible, une légère recondensation.
La musique, en tout cas la classique – nous ne le cachons pas –, est morte. Tout comme l’art – en tout cas l’art classique – est mort. Mais il y a plusieurs manières de mourir pour l’art – et donc pour la musique. L’une est de se voir progressivement substituer son propre négatif autodérisoire, dont la fonction (ludico-critique) est alors d’exhiber ce que nous ne voulons ni voir ni entendre. L’autre est de mourir à la mode hégélienne, celle qui consiste à se conserver tout en se dépassant, c’est-à-dire à se «sublimer». Toutefois, une exception se fait jour. À côté des dérélictions faciles et de la sublimation diffuse et partout répandue qui fait de l’art d’aujourd’hui un «art à l’état gazeux», il est encore permis de trouver dans la musique, si l’on peut ainsi s’exprimer, un noyau solide : les œuvres majeures du xxe siècle – celles qui relèvent du «nouvel esprit musical» – pointent en direction d’une théorie axiomatique des espaces sonores, dont les chercheurs explorent des modèles possibles. L’existence de cette musique «nouménale» nous a semblé pouvoir inspirer une nouvelle philosophie. Car, si l’art (classique) est mort, la philosophie (traditionnelle) ne peut pas vivre encore bien longtemps, sinon de cette vie de mort-vivant qui est celle de l’art (classique). Nous lui avons cherché un avenir plus heureux, qui la fît échapper à la pétrification muséale comme à la dégénérescence communicationnelle. Mais dans une époque où, pour parler le langage du xixe siècle, la participation de l’activité de l’individu à l’«œuvre totale de l’esprit» s’est désormais réduite à rien ou presque, nous ne pouvons guère nous bercer d’illusions. La philosophie, aujourd’hui délocalisée (à l’image des entreprises multinationales et des produits esthétisés qu’elles fabriquent), est probablement déjà, elle aussi, à l’état gazeux. Nous avons tenté, très modestement, de refroidir si peu que ce soit cette transparente vapeur, d’amorcer, si possible, une légère recondensation.

Détails

    • Section : -
    • Parution : 2006-08-31
    • Collection : -

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