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Le juif errant : genèse d'une légende

Par Auguet, Roland
978-2-228-91481-9
(9782228914819)

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(9782228914802)
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Les légendes n'ont guère d'histoire et il est difficile d'identifier leur passé. Celle du Juif errant que l'on réduit, en général, à une transposition symbolique de l'errance à laquelle l'histoire a, si longtemps, condamné le peuple juif, fait exception parce que sa genèse et sa diffusion ont obéi à des données idéologiques complexes. Ce sont les pèlerins du Moyen Âge qui, imprégnés d'une littérature qui avait largement diffusé le thème de la culpabilité juive liée à l'accusation de déicide, ont inventé, en la personne de Malchus, le personnage du Juif condamné à un châtiment éternel. Le paradoxe est que ce Juif maudit, à une époque qui se situe en gros au début du XVIIe siècle, va se métamorphoser en bon Juif, en même temps que son errance, jusqu'ici discrète, tend de plus en plus à définir le personnage. Cet élément spectaculaire va assurer la diffusion de la légende par le moyen de la complainte, des brochures populaires et des romans de colportage : rien d'étonnant donc, à ce que cette légende nourrisse le folklore, qu'il soit russe ou breton : on assiste à la fusion d'une littérature faite pour le peuple et d'une littérature orale faite par le peuple... Mais, au-delà de ces mécanismes de propagation, les raisons profondes de la métamorphose et du succès de la légende sont à chercher dans l'histoire et la sociologie : apparition du protestantisme et, surtout, évolution des rapports entre la chrétienté et les Juifs ou, si l'on préfère, histoire de l'antisémitisme chrétien. Au XIXe siècle la légende, sous l'influence des écrivains, acquiert une signification symbolique nouvelle qui est d'ordre politique : l'image du cordonnier de Jérusalem, se confond avec l'image du peuple. Mais si la littérature peut rendre une légende immortelle, elle peut aussi la tuer.
Les légendes n'ont guère d'histoire et il est difficile d'identifier leur passé. Celle du Juif errant que l'on réduit, en général, à une transposition symbolique de l'errance à laquelle l'histoire a, si longtemps, condamné le peuple juif, fait exception parce que sa genèse et sa diffusion ont obéi à des données idéologiques complexes. Ce sont les pèlerins du Moyen Âge qui, imprégnés d'une littérature qui avait largement diffusé le thème de la culpabilité juive liée à l'accusation de déicide, ont inventé, en la personne de Malchus, le personnage du Juif condamné à un châtiment éternel. Le paradoxe est que ce Juif maudit, à une époque qui se situe en gros au début du XVIIe siècle, va se métamorphoser en bon Juif, en même temps que son errance, jusqu'ici discrète, tend de plus en plus à définir le personnage. Cet élément spectaculaire va assurer la diffusion de la légende par le moyen de la complainte, des brochures populaires et des romans de colportage : rien d'étonnant donc, à ce que cette légende nourrisse le folklore, qu'il soit russe ou breton : on assiste à la fusion d'une littérature faite pour le peuple et d'une littérature orale faite par le peuple... Mais, au-delà de ces mécanismes de propagation, les raisons profondes de la métamorphose et du succès de la légende sont à chercher dans l'histoire et la sociologie : apparition du protestantisme et, surtout, évolution des rapports entre la chrétienté et les Juifs ou, si l'on préfère, histoire de l'antisémitisme chrétien. Au XIXe siècle la légende, sous l'influence des écrivains, acquiert une signification symbolique nouvelle qui est d'ordre politique : l'image du cordonnier de Jérusalem, se confond avec l'image du peuple. Mais si la littérature peut rendre une légende immortelle, elle peut aussi la tuer.

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