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La mouscaille

Par Pottecher, Frédéric
978-2-403-00851-7
(9782403008517)

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978-2-403-00964-4
(9782403009644)
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La mouscaille, vous connaissez ? C’est la « malchance » en majuscules, la mouise en décomposition. Ceux qui y sont englués sont faits comme des rats. On en a d’abord jusqu’aux rotules. Bientôt les oreilles sont atteintes. Lorsque sa masse mouvante en frôle le lobe, la plongée est proche. À cause des vagues. Les cris de haine vomis par ceux qui vont périr étouffés n’ont alors aucune signification, aucune prise sur une société qui s’en fout. La mouscaille déguenille ceux qui lui résistent, écrase les minables, étrangle ceux qui tentent de se rebiffer. Comment échapper à cette pieuvre quand votre berceau n’eut pour assise que les parois d’un caniveau et pour seule chaleur les larmes d’une mère emportée à vingt ans ? La route de l’échafaud n’a souvent pour origine que l’une de ces deux calamités. J’ai, comme beaucoup, lutté pour sortir de cette merdaille. Du moins je l’ai cru. Je n’ai fait que m’y envaser. Comment émerger, en effet, quand un pantin déguisé en juge vous balanstique vous encanailler jusqu’à vingt et un ans dans ces maisons dites de « redressement », plus immondes les unes que les autres ! J’en parle en connaisseur, les ayant toutes essayées pour finir dans cette abominable Centrale pour enfants dont le seul blase me donne envie d’aller au refile. Ma parfaite connaissance du sujet ne s’arrête pas là : à dix-huit ans j’avais bouclé mon tour de France en panier à salade. C’est tout dire quand on sait que ce mode de locomotion est réservé aux bagnards. Auréolé de tant de gloire, ça n’a pas traîné : à l’aube d’un matin froid et sale la conclusion s’imposait d’elle-même. J.-G.L.D.
La mouscaille, vous connaissez ? C’est la « malchance » en majuscules, la mouise en décomposition. Ceux qui y sont englués sont faits comme des rats. On en a d’abord jusqu’aux rotules. Bientôt les oreilles sont atteintes. Lorsque sa masse mouvante en frôle le lobe, la plongée est proche. À cause des vagues. Les cris de haine vomis par ceux qui vont périr étouffés n’ont alors aucune signification, aucune prise sur une société qui s’en fout. La mouscaille déguenille ceux qui lui résistent, écrase les minables, étrangle ceux qui tentent de se rebiffer. Comment échapper à cette pieuvre quand votre berceau n’eut pour assise que les parois d’un caniveau et pour seule chaleur les larmes d’une mère emportée à vingt ans ? La route de l’échafaud n’a souvent pour origine que l’une de ces deux calamités. J’ai, comme beaucoup, lutté pour sortir de cette merdaille. Du moins je l’ai cru. Je n’ai fait que m’y envaser. Comment émerger, en effet, quand un pantin déguisé en juge vous balanstique vous encanailler jusqu’à vingt et un ans dans ces maisons dites de « redressement », plus immondes les unes que les autres ! J’en parle en connaisseur, les ayant toutes essayées pour finir dans cette abominable Centrale pour enfants dont le seul blase me donne envie d’aller au refile. Ma parfaite connaissance du sujet ne s’arrête pas là : à dix-huit ans j’avais bouclé mon tour de France en panier à salade. C’est tout dire quand on sait que ce mode de locomotion est réservé aux bagnards. Auréolé de tant de gloire, ça n’a pas traîné : à l’aube d’un matin froid et sale la conclusion s’imposait d’elle-même. J.-G.L.D.

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